Les agriculteurs retournés du territoire de Rutshuru s’indignent de la fermeture de la Route nationale numéro 2, laquelle bloque complètement la commercialisation et le transport des récoltes de leurs activités champêtres, et disent rester fermés aux grands marchés.
À en croire ces derniers, les conséquences qui découlent de cette fermeture sont entre autres la domination de la loi de l’offre sur celle de la demande. Par exemple, affirment-ils, un sac de maïs qu’ils vendaient à 60$, se négocie entre 30$ et 35$.
Ceux-ci plaident pour la réouverture de ce tronçon afin que leurs produits s’écoulent rapidement, et qu’ils retrouvent leurs valeurs d’antan.
« Il y a un grand danger chez les cultivateurs, faute de la fermeture de la route (RN2). Avant cette mesure, on déplaçait nos marchandises dans des camions à 5 ou 6$ de transport par sac. Notre besoin à Giseguro, c’est qu’on rouvre la route pour qu’on vende nos produits à Goma et ailleurs à de meilleurs prix », laissent entendre Jack Paluku et Blaise Muhindo, des agriculteurs rencontrés à Kiseguro.
La même peine est partagée par les opérateurs économiques acheteurs et transporteurs des produits agricoles. Madame Françoise Masika, acheteuse de maïs et haricots demande aux autorités de revoir la mesure fermant cette route.
« Nous demandons aux autorités de rouvrir la route pour nous permettre aussi de faire transporter nos récoltes vers les villes de Goma et Butembo, y profitant un bon marché. Mais dans cette situation, nous souffrons beaucoup. Nous gaspillons beaucoup de moyens dans nos champs sans rien gagner de retour sur les marchés de vente », a invité Madame Françoise Masika.
Rappelons ici que c’est depuis le mois d’octobre 2022 que la RN2 avec le tronçon Goma-Kanyabayonga, est fermée par le gouvernement militaire du Nord-Kivu, craignant une infiltration des rebelles du M23 dans la ville de Goma.
Jean Nepon