Plusieurs élèves retournés en territoire de Rutshuru se livrent à l’apprentissage des métiers, une façon de compenser l’absence des activités scolaires, suspendues depuis plusieurs mois suite aux affrontements entre les Forces armées de la République démocratique du Congo et les terroristes du M23, soutenus par le Rwanda dans ce territoire.
À l’exemple de ceux qui ont embrassé cette voie, Praise Bitswebo 17 ans, élève finaliste de l’Institut Buturande, explique avoir choisi d’apprendre la coupe et couture pour éviter les conséquences de l’oisiveté, qui a vu de nombreuses filles finir au foyer.
« J’ai choisi de faire la coupe et couture parce que ce n’est pas bon de rester sans travail. Il y a trop de problèmes dans le quartier. Si quelqu’un reste à la maison sans rien faire. Par exemple, pour nous les filles, si tu fais ton travail, tu n’as pas le temps de demander aux garçons quelque chose car tu es capable de satisfaire toi-même tes besoins. Je suis capable de coudre des blouses, des robes, des jupes, des chemises et même des boubous pour les papa » a dit Praise Bitswebo.
Glory Kabuyaya, 22 ans, quant à lui affiche des ambitions commerciales, après son retour de refuge de Kiseguro. Cet élève de troisième année littéraire à l’Institut Kiwanja-cité, apprend l’anglais dans un centre de formation.
« Je me suis orienté dans un apprentissage d’Anglais car j’aime beaucoup cette langue et je voudrais chaque fois voyager dans des pays étrangers. Je suis commerçant. Et si je vais chercher des marchandises dans ces pays où l’on parle Anglais, c’est cette langue qui va m’aider à entreprendre mes affaires. Nous allons discuter les prix en Anglais, ça sera un gain pour moi » explique cet ambitieux.
Signalons que nombreux sont ces élèves du territoire de Rutshuru qui ont changé de statut suite à la guerre. Certains sont carrément devenus taximen, d’autres soudeurs, couturières ou encore tresseuses.
John Kamate