Alors que la rentrée scolaire pointe à l’horizon, les enseignants déplacés doutent encore sur leur retour devant les élèves, en raison de leurs conditions de vie toujours balbitiantes car depuis, sans aucun paiement de leurs salaires.
Ne sachant toujours pas s’ils vont retourner dans leurs entités, nombreux se sont déversés dans des écoles privées, même si les autres traînent encore le pas.
Le pire est qu’il y a déperdition de carrière chez certains enseignants, qui se sont exprimés ce mardi 13 août à la synergie « Sauti ya wahami ». « Je suis une enseignante NP. Ici à Goma, je n’ai aucune influence ou connaissance où je devrais trouver le boulot. Vu la crise sécuritaire de chez nous à Kibumba, je juge mieux de rester à Goma en m’occupant autrement. Je fais le tressage pour nourrir mes enfants », raconte une des enseignants déplacés.
Les mêmes défis sont reportés par un autre enseignant, qui a vu la guerre anéantir tous ses espoirs de transmettre ses connaissances à la générations suivantes. « Les connaissances acquises à l’école dans la carrière enseignante, nous voulions aussi les transmettre à nos petits frères et sœurs. Néanmoins, la guerre a tout anéanti, je me trouve incapable de retourner chez nous aux villages. S’intégrer ici à Goma, c’est tout à fait difficile », s’attriste-t-il.
Tous ont un point commun : ils veulent le retour de la paix pour qu’ils poursuivent en toute quiétude, leur métier. « Que la guerre cesse et que nous retournions chez nous afin de continuer à exercer notre métier d’enseignement et l’agriculture », plaident-ils.
En attendant, les enseignants déplacés NP demandent au gouvernement congolais d’intégrer leurs numéros matricules sur la liste de paie pour leur survie dans leur milieu de déplacement.
Timothée Bandu