Protection de la nature : il faut d’abord aider les déplacés avant de protéger l’environnement ( Daniel Makasi)

Les déplacés ont aussi un grand rôle à jouer dans la protection de l’environnement, vu que la destruction de celui-ci a des conséquences catastrophiques sur toute l’humanité, sans exclure personne. Daniel Makasi, journaliste et environnementaliste de la ville de Goma estime que l’assistance suffisante en vivres, en énergie et autres biens reste un facteur majeur pour limiter l’envahissement par les déplacés, des aires protégées comme le Parc national des Virunga. Il l’a dit dans une interview accordée à « Sauti ya wahami ».

Sauti ya wahami : Nous parlons de la protection de l’environnement par des déplacés. Quand il y a absence de l’énergie pour ces derniers, et ils font recours aux aires protégées comme le Parc national des Virunga, qu’est-ce que cela représente pour vous en tant qu’environnementaliste ?

Daniel Makasi : À ce jour, le besoin a été énorme pour ce qui est de la préparation des aliments, de la construction des abris. La plupart de déplacés ont construit des abris à base des bois ramassés par-ci par-là et le plus souvent dans des aires protégées dont le Parc national des Virunga. On voit maintenant cette menace qui pèse sur les arbustes parce que du côté de Lac vert, nous sommes déjà à la limite avec le Parc, avec aussi des zones à fortes concentration du CO2 que nous appelons des « espaces Mazuku ». Ça sera dangereux pour votre vie. Quand il s’agit de couper les arbres, ça va affecter l’écosystème, là, il y aura des déséquilibres.

Sauti ya wahami : C’est quoi alors le rôle des déplacés dans la protection de l’environnement, avec la situation qu’ils traversent ?

Daniel Makasi : Nous avons moins de leçons à donner à ces personnes vu leur vulnérabilité, mais il n’est pas aussi mal de pouvoir dire que nous avons un rôle à jouer pour aller auprès de ces personnes, pour leur dire que ce n’est pas bon de pouvoir couper les arbres, d’aller dans le Parc parce qu’il ya beaucoup de risques. Nous adresser directement aux déplacés pour prendre soin du Parc, ça serait trop leur demander, les êtres sont interdépendants. Et nous, on ne pourra pas leur dire de ne pas le faire du moment où nous ne faisons rien pour les assister.

Sauti ya wahami : Monsieur Daniel, n’est-ce pas que les déplacés ne sont pas du reste de ce que subiront les conséquences dues à la destruction de l’environnement ?

Daniel Makasi : Je suis toujours d’avis avec ceux qui estiment qu’il est important de pouvoir prendre soin d’abord de ces déplacés, avant d’envisager toute action de sensibilisation à leur égard. Si le gouvernement congolais arriverait à soutenir ces déplacés, en apportant des nécessaires pour la préparation des aliments, la construction des abris, ça va réduire la menace qui pèserait sur le Parc national des Virunga, un grand poumon au niveau de la région.

Propos recueillis par Patient Ndasiva

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