L’Union des chrétiens pour le développement (UCD) encadre au moins 154 enfants déplacés et autochtones. Cet encadrement est inscrit dans le cadre de lutte contre le vagabondage d’enfants autour du cimetière Makao, où ils quémandent auprès des passants. M. Junior Musafiri, chargé de programme au sein de cette association s’entretient avec « Sauti ya wahami » sur cette action.
Sauti ya wahami : Vous êtes chargé de programme au sein de l’Union des chrétiens pour le développement, vous êtes ici au cimetière, que faites-vous ici ?
Junior Musafiri : Nous avons un projet qui s’intitule « Ukingo », c’est une nouvelle approche d’appui aux mécanismes de protection. Nous nous sommes rendu compte que la plupart des enfants déplacés et même les enfants autochtones passent leur temps au cimetière. Cependant, on avait ouvert des centres pour la protection de l’enfance qu’on appelle CCPE ici au niveau de Buvira. Nous les encadrons dans diverses activités. Voilà, nous sommes là pour venir montrer aux enfants qu’il n’est pas bien de passer le temps à vagabonder autour des cimetières.
Sauti ya wahami : Vous envisagez quoi dans ce programme d’encadrement des enfants déplacés au niveau de votre centre ?
Junior Musafiri : Nous sommes en train d’envisager de réduire sensiblement le fait que les enfants viennent passer leur temps autour de cimetière. Nous sommes en train de les former dans diverses activités.
Sauti ya wahami : Si on comprenait bien, ces enfants étaient virulents au niveau de cimetière aussi agressant, est-ce qu’aujourd’hui, ils commencent déjà à changer leur comportement ?
Junior Musafiri : Nous avons de témoignages de certains enfants et de certains parents qu’il y a des enfants qui ont changé, qui ne fréquentent plus les cimetières. D’ailleurs, je connais un parent qui me dit que son enfant ne pouvait pas se laver pendant trois jours, mais parce qu’il est au centre là, il se lave chaque matin avant de venir. Nous avons compris qu’il y a les enfants qui ont changé et qui ne fréquentent plus le cimetière, et qui passent leurs journées dans le centre afin de bénéficier de différentes formations qu’ils reçoivent.
Sauti ya wahami : Est-ce que vous avez des recommandations vis-à-vis des autorités compétentes de la province ?
Junior Musafiri : La recommandation que nous avons auprès des autorités provinciales, particulièrement le maire de Goma qui gère les deux cimetières et l’administrateur du territoire de Nyirangongo, c’est de leur demander d’établir les mesures afin que les enfants ne puissent plus fréquenter les cimetières. Également aux responsables des cimetières, de prendre aussi de leur côté, les mesures afin que les enfants n’aient accès de jouer autour de cimetière. Nous demandons aux gens qui viennent enterrer de ne plus donner aux enfants de l’argent, cela va les démotiver de ne plus fréquenter les cimetières.
Propos recueillis par Moïse Mukitsama