En l’espace de deux semaines, douze cas de violences sexuelles ont été enregistrés dans le camp de déplacés de Bujari en territoire de Nyiragongo. À en croire madame Lwanzo Malemeko, une sage-femme qui dresse ce bilan, des femmes et des hommes déplacés sont contraint souvent de faire des relations sexuelles avec des hommes armés. Elle a fait ce cri d’alarme à « Sauti ya wahami ».
Sauti ya wahami : Madame Lwanzo Malemeko Merciane, vous êtes la sage-femme à la clinique mobile de Bujari, nous avons appris des cas des violences sexuelles ici, en avez-vous idée ?
Lwanzo Malemeko : Dans ce Camp des déplacés de Bujari, il y a l’augmentation des violences sexuelles qui sont identifiées au sein de notre clinique mobile. Les femmes ainsi que les hommes sont violés aux champs, voulant se procurer des bois de chauffage et légumes et lors de la recherche de l’eau, les femmes sont violées. Depuis ce mois d’octobre, nous avons enregistré douze cas chez les femmes et trois cas chez les hommes et bien d’autres, qui ont la honte de venir s’enregistrer pour qu’ils bénéficient des soins médicaux qui sont gratuits.
Sauti ya wahami : Quelles seraient les causes principales des violences sexuelles chez les déplacés confondus qui se trouvent dans ce camp selon vous ?
Lwanzo Malemeko : Ces cas des viols sont dus au manque d’assistances des partenaires qui assistent d’autres déplacés dans leurs camps, et oublient complètement que dans ce camp de Bujari, il y a aussi des déplacés qui souffrent beaucoup comme les autres déplacés de Rusayo, Don Bosco… S’ils pourraient avoir les vivres, l’argent, ils pratiqueraient le petit commerce et ne tomberont jamais victimes de violence sexuelle.
Sauti ya wahami : Quelles sont vos recommandations auprès des autorités compétentes pour mettre fin aux violences sexuelles chez les déplacés de Bujari ?
Lwanzo Malemeko : Nous demandons à d’autres bienfaiteurs de venir en aide financièrement et en matériels à ces déplacés, qui traversent un moment difficile. Que les autorités compétentes fassent une décente dans le camp de Bujari pour dialoguer avec les déplacés, et chercher ensemble la solution liée à ces cas des viols. Et aussi, que les services sécuritaires améliorent la sécurité au sein du camp et aux alentours, où les déplacés sont fréquemment violés par les personnes de mauvaise foi. Nous demandons aussi une aide de construction des latrines et le ravitaillement en eau dans le camp de Bujari.
Propos recueillis par Bandu Batechi