Les déplacés du site Kahembe en territoire de Nyiragongo sollicitent tant des personnes de bonne foi que des humanitaires, le financement des Activités génératrices des revenus (AGR). Ces activités aident à combler leurs besoins en cas de manque d’assistance humanitaire. Gilbert Maniriho, vice-président de ce site s’entretien avec la synergie « Sauti ya wahami ».
Sauti ya wahami : Vous êtes le vice-président du site Kayembe terrain 1, quelles sont les grandes difficultés auxquelles vous vous heurtez dans ce site ?
Gilbert Maniriho : Nous avons comme problème le manque des moyens d’encadrer nos enfants, les moyens de nous gérer nous-mêmes comme nous vivions auparavant. Là où nous avons quitté, on vivait de l’agriculture. Mais apparemment ici où nous sommes, nous n’avons rien à faire, nous restons dans notre site seulement, surtout l’aide que nous trouvons provinet du PAM. Alors, on peut solliciter quelques francs pour encadrer nos enfants. Vous voyez nos enfants sont là, ils n’étudient pas, nous aussi, nous n’avons pas des travaux. Ce sont les femmes qui cherchent la vie pour nous.
Sauti ya wahami : Aujourd’hui, vous accompagnez les femmes, font-elles leurs activités de routine ?
Gilbert Maniriho : Lorsque nos femmes quittent le site pour aller chercher ailleurs, nous aussi, nous encadrons les enfants en les gardant pour qu’ils ne puissent pas déambuler. Vous savez qu’ici, il y a trop d’accidents qui se passent dans le milieu, alors nous restons à la maison avec les enfants seulement.
Sauti ya wahami : Quelles sont les activités que les femmes font pour qu’elles puissent subvenir aux besoins des enfants et de vous-mêmes ?
Gilbert Maniriho : Surtout nos femmes aiment aller chercher les travaux aux quartiers, elles lessivent les habits. Les autres quémandent, chose difficile pour nous les hommes. C’est pourquoi, nous restons à la maison jouer avec les enfants seulement.
Sauti ya wahami : Comment vous encadrez les enfants quand les femmes sont absentes par exemple ?
Gilbert Maniriho : Le moyen d’encadrer les enfants une fois, nous avons la patte jaune, on prépare pour les eux mais le souci, c’est le manger tous les jours. C’est difficile mais on adapte les enfants. C’est un événement vécu.
Propos recueillis par Moïse Mukitsama