L’accès au bois de chauffe reste une difficulté préoccupante dans différents camps des déplacés en ville de Goma et ses alentours. Des humanitaires assistent les déplacés en vivres, non vivres, mais aucune organisation n’a encore pensé à l’énergie. Et en conséquence, certaines femmes déplacées sont victimes des violences sexuelles à la recherche des bois de chauffe. Madame Hortense Kalamata, chargée de la réinsertion socio-économique des victimes des Violences basées sur le genre au sein de la Dynamique des femmes juristes (DFJ) donne des astuces pouvant aider à prévenir des cas de viol chez femmes déplacées. Elle s’est livrée à « Sauti ya wahami ».
Sauti ya wahami : Vous êtes cadre au sein de la Dynamique des femmes juristes, vous actionnez aussi dans des camps de déplacés en ville de Goma et aux alentours, dites-nous, quelle est la réalité que connaissent des femmes lors de la recherche des bois de chauffe pour que les déplacés se procurent de la nourriture ?
Hortense Kalamata : La réalité est que la plupart des femmes sont violées, elles subissent des violences sexuelles aux alentours des camps quand elles sont en train de chercher des bois de chauffage. Il y a des femmes qui sont violées une ou deux fois, toujours à la recherche du bois, parce que c’est à elles que les enfants vont demander à manger. Donc, elles sont obligées d’aller à la recherche du bois de chauffage.
Sauti ya wahami : Et puis, qu’est-ce qui peut être fait pour pallier cette situation ?
Hortense Kalamata : Selon moi, pour ces organisations qui sont en train de donner du cash aux déplacés, c’est un peu mieux parce que quand la femme ou le chef de ménage a de l’argent, facilement, il peut se procurer de la braise ou bien des bois de chauffage à la maison. Mais quand il n’y a pas d’argent, la femme est obligée d’aller chercher du bois. Et s’il y a une organisation qui peut penser dans cet angle-là d’apporter de la braise ou des bois de chauffage, ça peut être aussi mieux pour l’utilisation des briquettes. C’est une alternative qui pouvait aider à être épargnés des violences, qui se font souvent dans des champs.
Sauti ya wahami : Et pour assurer leur sécurité, ne voyez-vous pas que les services de sécurités peuvent envisager un mécanisme pour protéger ces femmes contre ces violences sexuelles ?
Hortense Kalamata : Les services de sécurité, je peux dire qu’ils ont un certain niveau de responsabilités mais c’est un peu difficile d’accompagner toutes les femmes. Si dans le camp par exemple, nous avons cinq-cents femmes qui vont aller chercher du bois de chauffage, est-ce que les services de sécurités seront capables de les protéger ? La solution préalable, qu’elles partent en groupe, mais elles ont aussi montré qu’il y a des hommes-là qui peuvent venir en étant armés, ils vont attaquer ce groupe et celle qui sera attrapée parce qu’elles sont obligées d’aller dans la brousse pour aller chercher les bois, elle est vilolée. Mais aussi, il ne faut pas y aller très tôt et il ne faut pas rentrer très tard.
Propos recueillis par Patient Ndasiva