Le psychologue Dalton Katembo s’inquiète de la gestion de stress tant par les déplacés de guerre que par les populations locales, contraints de cohabiter avec des détonations des armes lourdes et légères en raison des affrontements récurrents entre les Forces armées de la République démocratique du Congo et les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda, ce qui impacte négativement sur leur santé mentale.
Se confiant ce jeudi 27 juin à « Sauti ya wahami », cet enseignant de l’Institut supérieur pédagogique, ISP/Kirumba ajoute à ces deux situations, la circulation croissante des informations erronées sur les réseaux sociaux et qui jouent sur la psychologie.
« Aujourd’hui, les gens sont fatigués psychologiquement par cette situation. Vous vous déplacez de force, vous laissez tout, vous entendez des vrombissements de balles, jamais entendus ici chez nous. Ça nous amène à avoir des maladies difficiles à gérer », déplore ce psychopédagogue.
Et de renchérir : « Pour le moment, soyez prêts aux bruits des balles, des bombes parce que nous sommes dans le champ de bataille. Deuxièmement, nous devons bien gérer les rumeurs. Nous ne voulons plus que les gens entendent du n’importe quoi. Des gens aujourd’hui sont des experts. Ils disent, vous voyez le M23 vient d’arriver quelque part sans vérifier. Ça, c’est ce qu’on appelle les rumeurs et c’est ce qui cause même des troubles », explique-t-il.
Pour faire face à cette situation, il appelle les populations déplacées et autochtones à développer la résilience face à tout ce qu’elles entendent en attendant la mise en place d’un plan d’accompagnement psychosociale, qui devra prendre en compte toutes les personnes touchées d’une manière ou d’une autre par cette guerre.
Ghislain Ramazani