Face à la situation sécuritaire volatile les prestataires de santé dans la zone de Lubero ont poursuivi leurs activités. Des habitants qui sont retournés dans leurs entités, ont salué à juste titre le courage dont ont fait preuve ces prestataires dans les entités comme Kanyabayonga, Kayna et Kirumba qui continuent à soigner les malades à leurs risques et périls.
Kambale Kanyama, un déplacé admis au centre de santé de référence de Kirumba renseigne que des prestataires de santé sont restés sans bouger, malgré l’arrivée de la guerre dans leur entité. « C’est grâce à la présence des prestataires de santé que nous sommes vivants aujourd’hui. La guerre est arrivée quand nous étions internés et ils ne nous ont pas abandonné », explique Kambale Kanyama.
Pour le Docteur Benjamin Kombi, médecin traitant dans ce centre, la priorité est accordée à la santé de leurs patients, malgré le dilemme sécuritaire. « Ce n’était pas facile de laisser tous ces malades, quand bien même ça crépitait. Ils sont nombreux, les déplacés et les autochtones. Nous avons dit que s’il faut mourir, il faut que nous mourions avec nos patients. C’est vrai, nous travaillons dans les conditions difficiles, dans une psychose totale », laisse entendre le Médecin.
Justine Sivyaleghana, infirmière au centre hospitalier Ndihira plaide quant à elle, pour que la paix soit priorisée dans la recherche des solutions à la situation que traversent des nombreuses entités de la province du Nord-Kivu.
Signalons ici que malgré leur ténacité, les prestataires de santé sont parmi les victimes de cette guerre et des centres de santé sont souvent pillés. Depuis l’avènement de la guerre, un prestataire de santé a été tué la semaine dernière dans la zone de santé d’Alimbongo.
Ghislain Ramazani