Interview : Pour Liberata Buratwa, les femmes doivent être impliquées dans les actions

Moins de 40% de femmes occupent des postes de responsabilités dans les camps et sites de déplacés. Cette statistique a été donnée par Madame Liberata Buratwa, coordinatrice de l’ONG Programme d’actions communautaires des femmes pour le développement intégré (PACOFEDI), dans un entretien jeudi 25 juillet avec la synergie « Sauti ya wahami ».

Sauti ya wahami : Parlant de la parité dans les camps avec vous, quelle est la situation des femmes dans les comités directeurs des camps des déplacés aux alentours de la ville de Goma ?

Liberata Buratwa : Dans les camps des déplacés, nous avons des femmes qui sont dans les différents comités mais, elles n’ont pas de décisions à prendre parce qu’elles ne sont pas présidentes des camps et cheffes de sites. Celles qui sont là, les plus gradées sont des cheffes des blocs. Elles sont là pour donner rapport aux chefs des sites et ces derniers traitent les problèmes.

Sauti ya wahami : À quel taux estimez-vous la représentation des femmes au sein des postes de prise des décisions dans les camps?

Liberata Buratwa : Il y a des femmes mais en dessous de 40%. Et ce que je demanderai est qu’on puisse augmenter le nombre de femmes parmi les comités dirigeants des camps et sites des déplacés.

Sauti ya wahami : Est-ce-que même les femmes qui sont cheffes des blocs font-elles effectivement ?

Liberata Buratwa : Je voulais quand-même féliciter les femmes qui sont là comme cheffes des blocs. Elles essayent de parler, elles essayent de dénoncer toutes les sortes des violences qui se passent dans les camps des déplacés. Elles font rapport aux chefs des sites, c’est à ces derniers de faire rapport aux chefs des camps pour voir comment résoudre les problèmes.

Sauti ya wahami : Et que faut-il faire pour que la femme accède à ces grands postes de responsabilités, tel que cheffe de camp ?

Liberata Buratwa : Souvent, ça se passe par des élections. Et les femmes ne sont pas encore éveillées, surtout nous qui sommes venues des coins reculés à cause de la guerre. Elles sont encore réticentes, mais je sais que, si une fois, elles se portent candidates, elles peuvent être votées.

Sauti ya wahami : Quel message adressez-vous à ces femmes timides ?

Liberata Buratwa : Je demande aux femmes de prendre leurs responsabilités parce que c’est elles qui sont les premières victimes. Maintenant, il faut qu’elles soient actrices, qu’elles parlent de leurs problèmes au lieu que les hommes en parlent. Quand la femme parle de ses problèmes, elle est mieux écoutée.

Propos recueillis par Patience Ngorora

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