Interview : Liberata Buratwa plaide pour une intervention urgente pour les déplacés

La situation des déplacés dont femmes et enfants qui quémandent le long des journées dans les rues et parcelles de Goma, inquiète de nombreuses personnes, animées d’un esprit humanitaire. Madame Liberata Buratwa Rubumba, actrice de la société civile et également déplacée de Rutshuru, plaide pour une intervention urgente afin d’éviter des accidents de circulation et d’autres conséquences graves.

Sauti ya wahami : Madame Liberata Buratwa, Bonjour ?

Buratwa : Bonjour Monsieur le journaliste.

Sauti ya wahami : Il s’observe actuellement une problématique : des femmes et des enfants circulent dans la ville de Goma en train de quémander, cette situation peut-elle avoir des conséquences sur ces déplacés de guerre ?

Buratwa : Oui. Ces déplacés sont vraiment exposés à de multiples conséquences. C’est d’abord une tristesse de voir ces femmes et leurs enfants en train de quémander. Ce n’était pas dans notre culture. Ça me fait mal de voir une femme qui est venue avec ses deux ou trois enfants et même de très petits enfants, et quand elle voit un véhicule qui vient, elle prend le bébé et le met sur les épaules de l’autre enfant pour qu’il aille quémander. C’est triste parce qu’on risque de les cogner tous et les tuer. La vie que nous menons ici à Goma, nous inquiète beaucoup. Chez nous, on vivait de l’agriculture et chacun récoltait la nourriture qu’il pouvait donner aux enfants pendant deux mois.

Sauti ya wahami : Est-ce que ces femmes ne font pas ça juste parce qu’elles ne trouvent pas des assistances ?

Buratwa : Je crois oui, parce que souvent, ça fait longtemps qu’il n’y a pas d’assistance. Et quand on les assiste, leur nombre est trop élevé.

Sauti ya wahami : Un appel aux organisations qui peuvent assister ces déplacés ?

Buratwa : Je souhaiterais que les organisations encadrent ces enfants. Que des organisations puissent allouer des champs à ces femmes déplacés, leur chercher des semences et comme ça, elles vont chaque fois passer leur journée aux champs au lieu de passer la journée en train de quémander.

Sauti ya wahami : En attendant l’assistance, qu’est-ce que ces femmes peuvent faire pour répondre aux besoins de leurs ménages ?

Buratwa : Je demande à ces femmes de toquer à des portes dans la ville pour demander une occupation aux habitants de Goma, laver les assiettes, lessiver les habits au lieu de passer la journée le long de la route en train de quémander. Là, il y a risque d’être cogné par des véhicules et mourir.

Propos recueillis par Prince Kakombe

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