La guerre d’agression que subit la République démocratique du Congo depuis trois ans dans sa partie Est, laisse des traces presque tangibles auprès des déplacés. Nombreux sont ceux qui ont tout perdu : mari, enfants, familles, amis, proches, connaissances et autres biens.
Madame Maombi Vumiliya par exemple, rencontrée dans le site Don Bosco Ngangi a perdu son mari et ses enfants lors du bombardement du 03 mai dernier, ayant ciblé des camps à Mugunga à l’Ouest de Goma. Celle-ci s’est reinstallée dans ce site, après avoir perdu toutes ces personnes chères en une journée.
« On avait fui vers Mugunga. Y arriver, on dormait dans nos abris. On a entendu la bombe venir et tomber dans le site. J’ai été sauvée car je gardais l’enfant à l’hôpital. Arriver au Camp, j’ai trouvé mon mari et mes quatre enfants et des enfants de mes voisins, tous morts », se rappelle madame Maombi Vumiliya, qu’on a retrouvé main sur joug, témoignant sa tristesse.
Le souvenir est tellement triste que cette veuve ne s’en remet qu’à Dieu. « J’ai un très mauvais souvenir du M23. Dieu seul nous rendra justice de tout ce qu’ils sont en train de nous faire. Nos enfants, nos petits fils et les fils de petits fils n’oublieront jamais ».
Non loin d’elle, madame Maombi ne sait même plus où se trouve ses parents. Lors de sa fuite, elle a fait la rencontre d’un enfant qui avait perdu ses parents, mais dont elle garde depuis. « On était en train de fuir, j’avais 5 enfants et du coup, je me retrouve avec 6. On a poursuivi la route et arriver quelque part au long de la route où nous nous sommes reposés, la nuit, j’ai vu l’enfant tout seul sans père ni mère. Jusqu’à ce jour, il est à ma responsabilité, on avait fait des communiqués à la radio sans suite », rapporte-t-elle.
De son côté, Junior, un jeune déplacé ne sait toujours pas s’il est déjà orphelin de père ou non, mais ne tient qu’à une chose : rentrer à la maison. « Je ne sais pas où était parti papa. Nous voulons seulement rentrer chez nous ».
Hantés par des épreuves sans précédent, ces déplacés aspirent qu’au retour sur leurs terres natales pour renouer avec leur vie d’antan. C’est pourquoi ils implorent les autorités d’agir pour mettre fin à cette guerre qui n’en finit plus.
Rio Anamali