L’insécurité en ville de Goma et dans le territoire de Nyiragongo reste une situation préoccupante. Des crépitements des balles entendus chaque jour, troublent aussi la quiétude des déplacés dans leurs camps, vu que plusieurs opérations se déroulent aux alentours des camps et sites. Quel doit être l’impact de ces crépitements sur la vie psychosociale des déplacés ? Monsieur Josué Bahizi, psychologue au sein de l’organisation Heal Africa de Goma en a parlé à la synergie « Sauti ya wahami ».
Sauti ya wahami : Vous êtes psychologue au sein de l’organisation Health Africa de Goma, quelles doivent être les conséquences psychologiques chez les déplacés liées aux crépitements des balles dans les Zones de refuge ?
Josué Bahizi : Il y a premièrement des problèmes de crise de panique, qui peuvent survenir, le problème d’anxiété ou de peur. Troubles de sommeil, les gens n’arrivent pas à mieux dormir, des choses qui nous exposent aux violences. Il y a des difficultés à établir des relations interpersonnelles saines parce qu’on n’a pas confiance aux gens. Un problème qui peut subvenir chez les enfants lorsqu’ils sont plus exposés à des cas des viols sonores comme des crépitements des balles, il y a des comportements agressifs qui se créent. Il y a des difficultés de concentration même à l’école, qui peuvent se créer comme un renfermement émotionnel, d’une fatigue émotionnelle.
Sauti ya wahami : Quelle attitude que doivent prendre les déplacés face aux crépitements des balles, afin de lutter contre les troubles psychiques ?
Josué Bahizi : Il doit y avoir un renforcement de la cohésion par le soutien mutuel, cultiver des relations d’entraides au sein de la communauté. Que les gens qui vivent dans les camps, qu’ils créent des clubs des paroles où ils seront en train d’échanger sur leur traumatisme, sur leurs problèmes, sur leurs inquiétudes. Il y a aussi des techniques de relaxation où ils peuvent apprendre, discuter comment détecter les symptômes des détresses, …
Sauti ya wahami : Quel message adressez-vous aux autorités ainsi qu’aux ONGs qui interviennent dans des camps des déplacés ?
Josué Bahizi : Le gros message que j’adresse aux autorités, c’est l’arrêt de la guerre. Il y a une omniprésence des soldats Wazalendo, ce qui crée plus d’insécurités et de crépitements des balles lorsqu’ils ont pris de l’alcool. Qu’ils essaient un peu de placer, de créer un camp de formation et d’encadrement de ces porteurs d’armes, en dehors des camps et de la ville. Pour les ONGs, nous encourageons une prise en charge des victimes vulnérables qui sont dans les camps.
Propos recueillis par Bandu Batechi