De nombreux défis entourent la vie des déplacés du site Kisoko au quartier Mugunga, à l’ouest de la ville de Goma au Nord-Kivu. Parmi les difficultés, celles d’ordre alimentaire, hygiénique et sécuritaire prennent le devant. Depuis mai dernier, aucune assistance n’est parvenue à ces déplacés et par manque de toilettes et douches, certaines maladies y sont décriées. C’est ce que révèle un des gestionnaires de ce site, Jérôme Kanaume, dans un entretien avec « Sauti ya Wahami ».
Sauti ya wahami : Vous êtes un des cadres du site de déplacés Kisoko/Mugunga, vous évoquez plusieurs difficultés qui vous guettent, vous pouvez nous en parler ?
Jérôme Kanaume : Depuis le mois de mai jusqu’aujourd’hui, les conditions de vie sont précaires, nous n’avons connu aucune assistance, il n’y a pas d’installations sanitaires, et en dehors de ça, au cheval de ce site, il y a l’insécurité qui nous gangrène. Vraiment, les choses ne vont pas bien. Il y a des maladies, des insectes appelés « Ekonda », qui sont en train de faire mal les enfants. Vraiment, ils souffrent, les conditions de vie sont difficiles. On regrette. On ne sait pas pourquoi les autres sites sont assistés comme le site voisin, DGDA, il y a des installations sanitaires mais nous, on est abandonné à notre triste sort.
Les conséquences sont nombreuses, il y a des maladies d’origine hydrique, la malaria, et d’autres maladies qui sont issues de l’insalubrité. L’autre problème, c’est l’insécurité alimentaire, il y a les enfants qui souffrent de la malnutrition, les autres souffrent de l’estomac par manque de quoi manger.
Sauti ya wahami : Que font les déplacés pour survivre ?
Jérôme Kanaume : Il y en a certains jeunes qui vont rassembler les sables et trouvent à manger, d’autres vont dans le site voisin DGDA, c’est comme ça que les gens vivent mais dans des conditions difficiles.
Sauti ya wahami : Que demandez-vous aux autorités et d’autres personnes de bonne volonté pour assurer votre survie ?
Jérôme Kanaume : Nous demandons au gouvernement de pallier à cet état de chose car chacun veut rentrer chez lui. Mais en attendant que les partenaires de l’état viennent. Prière nous venir en aide.
Propos recueillis par Moïse Ushindi