Goma : les femmes déplacées doivent dénoncer tout cas de violences sexuelles (Liberata Buratwa)

Des femmes déplacées sont souvent violées dans des camps et d’autres sites où elles sont hébergées. Face au silence qui gouvernes ces femmes, Madame Libera Buratwa, activiste des droits humains et déplacée de Rutshuru, les appelle à dénoncer tout cas de violences sexuelles et surtout, à faire recours à des structures sanitaires pour éviter des conséquences fâcheuses. Elle a rapproché « Sauti ya wahami » pour en parler.

Sauti ya wahami : Vous dites que les femmes traversent des conditions insupportables, qu’est-ce qui se passe exactement dans les camps des déplacés ?

Liberata Buratwa : Ça fait longtemps que nous sommes là. Nous sommes déjà dans la troisième année puisque c’est depuis 2021 que nous avons quitté chez nous. Il y a nos sœurs, nos enfants qui sont dans les camps des déplacés mais je suis triste parce que les femmes continuent à être violentées. Pour nous, c’est vraiment une tristesse. Nous voulons que cela cesse.

Sauti ya wahami : Et qu’est-ce qui arrive après ces violences ? Y-a-t-il la prise en charge médicale en faveur de ces femmes ?

Liberata Buratwa : Oui, il y a la prise en charge. D’ailleurs, je remercie les partenaires qui appuient les structures sanitaires mais toutefois, vous connaissez dans notre culture, ce n’est pas facile pour une femme de dire à son mari qu’elle a été violée. Et si elle informe, est-ce-que son mari va la comprendre ? Raison pour laquelle, il y a des femmes qui ne dénoncent pas et d’autres ne partent même pas aux soins de santé parce qu’elles ont peur et honte de passer devant les infirmiers et leur dire qu’elles ont été violées.

Sauti ya wahami : Selon vous, quelle est l’importance de dénoncer ?

Liberata Buratwa : Il faut dénoncer pour que les gens sachent que vous avez un problème et surtout, pour avoir des soins. Si on ne dénonce pas, les femmes seront exterminées par les violences sexuelles et surtout par les maladies sexuellement transmissibles. D’autres femmes sont violées devant leurs maris, c’est par exemple ce qui se passe à Rusayo, on viole une femme devant son mari et puis, le mari prend fuite et quitte la femme.

Propos recueillis par Prince Kakombe

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