De nombreux journalistes déplacés sont victimes de tracasseries, blessures et vols en ville de Goma et ailleurs par des inconnus. Cette situation pousse ces journalistes déplacés à vivre dans la clandestinité en milieu de déplacement. Quelle analyse faire sur la vie des journalistes déplacés ? Justin Bizimana, coordonnateur de la Synergie des journalistes déplacés s’exprime.
Sauti ya wahami : Quelle est la situation sécuritaire actuelle des journalistes déplacés ?
Justin Bizimana : La situation sécuritaire des journalistes déplacés est vraiment alarmante. Depuis le début de cette année 2024, nous avons déjà enregistré 11 cas d’agression et de pillage des biens, des matériels de reportage, des téléphones, des ordinateurs des journalistes déplacés. C’est une situation qui nous inquiète parce que quand nous sommes en exil, nous prétendons être en sécurité mais ce n’est pas le cas.
Sauti ya wahami : Quelles sont les cas les plus récents ?
Justin Bizimana : Nous avons enregistré au courant même de cette semaine, le braquage de notre consœur Patience Ngorora, reporter de « Sauti ya wahami » qui revenait de sa rédaction d’attache à Kako FM, juste quand elle rentrait dans sa famille d’accueil à Ndosho. En octobre, nous avons enregistré l’incursion nocturne contre le Directeur général de la RCVVI, qui a été agressé d’ailleurs à deux reprises. Il y a d’autres cas comme au mois de mai, il y a notre confrère de la RTDEH encore qui a connu un braquage et son ordinateur, ses pièces de presse et téléphone avaient été emportés. Voilà des cas qui s’ajoutent à d’autres que nous avons toujours décriés.
Sauti ya wahami : Qu’est-ce qui doit se faire pour y remédier ?
Justin Bizimana : Nous avons toujours sollicité que la sécurité des journalistes soit assurée parce qu’au-delà de la vie que nous menons, nous ne devons pas encore être exposés aux incidents sécuritaires. Et nous avons toujours alerté auprès des autorités provinciales pour que les mesures de sécurité nous soient garanties. Mais évidemment, l’assistance parce que parmi les causes, il y a cet aspect de la survie des journalistes déplacés qui les oblige d’aller un peu partout pour chercher comment survivre, et ceci est en train de les rendre beaucoup plus vulnérables.
Sauti ya wahami : Quel est votre message ?
Justin Bizimana : Le message, c’est de réitérer notre demande aux autorités pour notre sécurité, aussi nous appelons à nos confrères journalistes d’adopter un certain nombre de mesures sécuritaires car la ville de Goma est polluée. Il faut rentrer tôt à la maison, éviter de s’exposer dans des groupuscules des personnes, et informer sur des cas récurrents d’insécurité qu’ils peuvent subvenir.
Propos recueillis par Justin Nzabonimpa