Des parents déplacés du camp Don Bosco Ngangi en territoire de Nyiragongo, alertent sur des cas des mariages précoces de leurs enfants. Madame Nzaikorera, un de ces parents qui s’est confié, ce jeudi 26 septembre à la synergie « Sauti ya wahami » évoque des filles en âge menstruel qui profitent de la promiscuité dans le camp pour se mettre en couple.
« Le problème de mariage précoce est réel ici. Il est dû à la promiscuité. Suite à la petitesse des abris, les parents construisent pour des petites filles les abris à côté où elles passent nuit seules. Les parents ont du mal à leur fournir de la nourriture chaque jour. Les enfants filles ont besoin de beaucoup de choses, surtout celles ayant déjà l’âge de menstruation qui ont besoin de cotex, caleçons et consorts, voilà pourquoi, nombreuses d’entre elles sont victimes des grossesses non-désirées et embrassent le mariage précocement », explique-t-elle.
Un autre fait qui explique cette situation, madame Zawadi évoque la vie difficile que mènent les filles dans ce camp. « Les enfants se marient précocement ici à Don Bosco, à cause de la faim. Lorsqu’un garçon la trompe avec 500 FC par exemple et qu’elle a faim, elle récupère rapidement cet argent et là, ils couchent ensemble et du coup, elle se marie précocement. Voilà, le problème auquel nous faisons face », se confie-t-elle.
Signalons ici que le code de la famille de la République démocratique du Congo stipule qu’avant 18 ans, aucun mariage ne peut être conclu entre le garçon et la fille. Le mariage précoce est interdit, pourtant, les conditions de vie difficile mettent des nombreuses filles déplacées devant des faits accomplis et se retrouvent mariées malgré elles.
David Ushindi