Goma : déplacé, Jean de Dieu Muzinda motivé par le souci d’auto-prise en charge

Des jeunes déplacés se sont lancés dans des activités entrepreneuriales tant dans des camps qu’en ville de Goma, dans le souci manifeste de répondre à leurs besoins voire réduire le degré de vulnérabilité de leur quotidien. Jean de Dieu Muzinda, l’un d’entre eux parle à « Sauti ya wahami » comment il parvient à exercer dans son milieu de déplacement.

Sauti ya wahami : Vous êtes aussi déplacé venu de Masisi, jeune entrepreneur qui se lance dans la fabrication de savon et autres produits. Qu’est-ce qui vous a motivé de le faire ?

Jean de Dieu Muzinda : Ce qui m’a motivé, c’était d’abord me prendre en charge. Vous savez que les déplacés vivent dans une grande vulnérabilité. Je voyais que rester sans rien faire, risquerait de me conduire dans la mendicité, et être déplacé ne signifie pas rester sans rien faire. C’est pourquoi, je ne pouvais pas rester sans rien faire. J’ai trouvé que ma vie serait en bas, si je restais sans activité.

Sauti ya wahami : Et comment cette activité vous est utile ?

Jean de Dieu Muzinda : Cette activité m’aide beaucoup car elle répond à mes besoins. Je ne peux pas aller quémander en ville pendant que j’ai une occupation de bord. Donc, cette activité est un moyen facile pour répondre à mes besoins.

Sauti ya wahami : Quelles sont les difficultés que vous rencontrez dans cette activité ?

Jean de Dieu Muzinda : Les difficultés sont nombreuses. C’est comme par exemple les taxes des agents de l’État, qui viennent nous faire payer lorsque nous vendons nos produits. Ils nous font payer de l’argent, voilà une grande difficulté. Il y a aussi le problème des clients, plusieurs personnes ont déjà initié des activités entrepreneuriales et là, chacun a déjà gagné son coin des clients. Cela laisse que nous manquons des clients. Il y a aussi, la non adaptation du milieu, aussi un autre défi à relever. Je fais appel aux jeunes déplacés de ne pas rester les bras croisés sans rien faire, mais initier les AGR. Aux agents de l’État, d’avoir pitié de nous déplacés entrepreneurs. S’ils peuvent exonérer nos activités, cela pourrait nous aider plus.

Propos recueillis par Vianney Watsongo

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