Camps des déplacés : les conditions d’étude des enfants déplacés laissent à désirer

Une équipe constituée des membres de la société civile des quartiers lac vert, Mugunga et du village Kanyaruchinya était en tournée le lundi 28 octobre dernier, dans les différents sites des déplacés se trouvant dans et autour de la ville de Goma. Franklin Tumsifu, membre de cette équipe décrie des conditions d’étude difficiles pour de nombreux enfants déplacés à « Sauti ya wahami ».

Sauti ya wahami : Après observations, quel est l’état de lieu que vous avez fait des études des enfants vivants dans des camps ?

Franklin Tumsifu : Dans les camps des déplacés, la scolarisation est un casse- tête par ce qu’il y a d’abord insuffisance des bâtiments, pas des pupitres, il y a des enseignants non payés, et aussi des enfants qui ne vont pas à l’école car ceux qui y vont, ne sont pas aussi bien encadrés par manque d’espaces. Nous sommes entrés dans certaines salles de classes, personnellement, j’ai failli pleurer car les enfants se mettent sur des pierres et en les observant, on constate des faiblesses de leur part liées notamment à la famine pour certains à tel point qu’en classe, certains enfants tombent évanoui à cause de la famine. Alors, les enseignants manquent comment les encadrer.

Sauti ya wahami : Eu égard à ce que vous venez d’évoquer, quelle est la situation d personnel enseignants et administratif de ces écoles ?

Franklin Tumsifu : Ces écoles sont certes opérationnelles avec des effectifs énormes ; mais les soi-disant salles de classes sont moins nombreuses et leurs capacités d’accueil sont très réduites par rapport à pléthores effectives présentes. Voilà pourquoi, ils étudient en deux vacations : les uns étudient dans l’avant-midi et les autres dans l’après-midi, juste pour essayer d’équilibrer les effectifs dans des salles des classes. Les enseignants à leurs niveaux, font un sacrifice en tant que patriotes. Ils s’arrangent juste pour que les enfants puissent étudier malgré tout ; mais ce n’est pas du tout facile de travailler dans ces conditions. Et selon mes observations sur terrain, la qualité ne va pas être la bonne. Vraiment, les enfants ne vont pas être bien encadrés comme il l’aurait fallu. Au contraire, ça va être une éducation d’occuper seulement mais le bagage intellectuel en terme des capacités acquises à l’école, je ne dis mot, Dieu seul sait.

Sauti ya wahami : Que faire pour l’amélioration des conditions de travail pour les différents personnels et d’apprentissage de ces enfants déplacés ?

Franklin Tumsifu : Nous demandons au gouvernement de prendre ses responsabilités, et autres bénévoles de faire preuve de compassion et venir en aide et à ces enseignants et à ces enfants, car l’avenir de ce pays dépend de la qualité de formation de la génération actuelle. Que le gouvernement fasse de son mieux pour le retour de la paix afin que ces déplacés rentrent dans leurs milieux d’origines. Mais en attendant cela, que le gouvernement et autres partenaires éducatifs dotent des manuels, matériels didactiques…. Et améliorer les conditions salariales des enseignants.

Propos recueillis par Djeff Wetemwami

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