Les élections qui se sont déroulées lundi 14 octobre dans le camp des déplacés de Muja en territoire de Nyiragongo, ont été à la base d’une vive tension observée le lendemain dans cette partie de la province du Nord-Kivu.
Après la victoire de Kasereka Daniel, élu président de ce site, et en entendant la version de ces populations, elles ne veulent pas rester dans cet endroit sous sa direction.
« Hier on a voté plusieurs parmi les candidats. Celui qu’on ne voulait pas, celui qui est resté », se sont exprimés certains déplacés. Tout avec une conséquence : « Les habitants déplacés font de la pagaille ici. Ils emballent leurs nattes, on ne sait pas où ils vont. Nous, on n’a pas où aller, on reste ici », rapporte un déplacé.
Les déplacés réclament des nouvelles élections. Ils reconnaissent néanmoins que les plaidoyers menés par le réélu ont permis qu’ils aient des abris mais maintenant, ces personnes disent vouloir avoir celui qui connait leurs problèmes à la tête du camp.
« Qu’on fasse la révision de ce vote, on veut voter soit celui de Rutshuru, Masisi ou de Kibumba. On va chercher où vivre. S’ils vont chaque fois nous rencontrer, nous n’allons plus vivre ici. Nous avons rencontré le président, il a bien fait pour nous faire des abris mais nous voulions voter un président, qui connait nos problèmes », se sont lâchés des déplacés en colère.
M. Daniel Kasereka de son côté, appelle les déplacés au calme, tout en adoptant un comportement qu’il qualifie de « patriotique ». Il laisse la porte ouverte pour des nouvelles élections. « Que tous ceux-là qui partent, ne détruisent pas les abris et je n’ai pas de problèmes et suis prêt si les autorités vont reprendre les élections. Je suis prêt car si Dieu a déjà programmé, personne ne peut en disconvenir », invite-t-il.
Moïse Mukitsama