Plus de 400 déplacés venus de Kiseguro en territoire de Rutshuru, vivent dans des conditions humanitaires précaires dans le site de 8ème CEPAC Munigi, en territoire de Nyiragongo. Le Secrétaire dudit site, Monsieur Olivier Sebiriki s’entretient avec la synergie « Sauti ya wahami » sur ce que traversent ces derniers.
Sauti ya wahami : Vous êtes le secrétaire du camp 8ème CEPAC ici à Munigi, à un certain moment, on avait déguerpi ce camp et vous êtes revenus, est-ce qu’il y a une prise en charge des déplacés quant à ce qui concerne l’alimentation ?
Olivier Sebiriki : Le camp 8ème CEPAC Munigi loge la troisième vague des déplacés. La première et la deuxième vague avaient été déployées à Bushagara. La vague que vous rencontrez ici, c’est une nouvelle vague qui y est implantée depuis le mois d’octobre 2023, donc, il ya une année que la vague réside ici. En ce qui concerne la prise en charge, en tout cas, notre population est en souffrance.
Sauti ya wahami : Comment vous vivez en ce qui concerne les soins médicaux, l’alimentation et autre ? Est-ce qu’il y a une organisation qui est venue vous recenser pour vous assister ?
Olivier Sebiriki : Oui, nous avons une assistance médicale de MSF Belgique, qui nous assiste en médicaments. En ce qui concerne l’alimentation, PAM avait essayé de passer mais il avait recensé peu de ménages parce que nous comptons à nos jours, 2 686 ménages parmi lesquels, seulement 800 sont assistés. Les restes vivent en détresse.
Sauti ya wahami : Ça fait aussi quelques jours il y a eu des problèmes en groupement de Binza, une autre vague est venue. Vous aviez enregistré combien de gens ? Et comment sont-ils en train de vivre ?
Olivier Sebiriki : La population nous est arrivée. Nous avons des salles des classes, une école qui est à côté de nous où nous avons essayé d’accueillir nos amis déplacés environ 400. Nous sommes en train d’étudier comment aller négocier les propriétaires terriens d’ici, les coutumiers, les autochtones, qu’ils nous donnent encore une autre place où nous pouvons reconstruire les abris aux nouveaux déplacés. Si on peut trouver des bâches pour continuer à accueillir ceux qui viennent de Binza.
Sauti ya wahami : Quelle est la priorité des priorités de ces déplacés qui sont venus récemment de Rutshuru ?
Olivier Sebiriki : Ces déplacés arrivent vraiment avec des difficultés. Si vous le voyez, ils ont besoin d’une aide urgente. Ils sont arrivés sans casseroles, sans assiettes, sans natte. Ils sont en train de dormir sur terre, ils n’ont pas à manger. Certains sont des jeunes, ils se débrouillent en faisant des travaux à côté et nous-mêmes en tant que déplacés, nous manquons comment les aider.
Propos recueillis par Moïse Mukitsama