Des déplacés du territoire de Lubero demandent aux organisations humanitaires de tenir compte des besoins prioritaires dans la livraison de l’aide. Cette demande surgit après une distribution des kits de dignité aux femmes déplacées les semaines précédentes par l’ONG AÏDES, sous l’appui de l’UNHCR.
Pour certains déplacés, le donateur n’a pas tenu compte des besoins prioritaires en cette période de crise sécuritaire. « Nous sommes conscients que les ONGs nous aident mais elles ne doivent pas venir avec n’importe quoi, parce que nous sommes déplacés et que nous allons accepter. Il faut que le concepteur des projets mènent une étude de faisabilité pour savoir les besoins prioritaires, avant d’envisager la distribution », lancent ces déplacés.
Néanmoins, « Nous disons merci pour cette assistance mais elle n’est pas prioritaire. Nous avons faim et la nourriture constitue une réponse voire de l’argent pour les soins, c’est compliqué ici à Lubero », se lamentent-ils.
L’ONG AÏDES quant à elle, indique qu’une étude de faisabilité avait été préalablement effectuée, avant de procéder à la distribution.
La société civile de Lubero de son côté, estime que la première assistance devrait répondre à la préoccupation primaire des déplacés et des familles d’accueil, qui n’est autre que la famine et les soins de santé.
« Pour que l’aide humanitaire soit acceptée, il faut tenir compte des besoins réels des bénéficiaires. Il faut bien les cibler pour aussi éviter qu’elle ne soit pas distribuée à des personnes qui ne correspondent pas au profil. Dans la situation actuelle, les vivres et les soins de santé sont une priorité vu que c’est la première aide distribuée depuis la guerre. D’autres aides peuvent suivre après », indique Muhindo Tafuteni, président de cette structure citoyenne.
Signalons que mercredi dernier, une grogne de quelques déplacés de Lubero-centre a perturbé la distribution humanitaire de UNHCR par l’entremise de AÏDES. Des femmes ont déchiré des kits de dignité, tout en jetant des projectiles. C’est après conscientisation que la distribution s’est poursuivie jeudi dans un climat de peur et de méfiance, des bénéficiaires contraints d’accepter le kit malgré elles.
Eveline Malimbo