Le lundi 23 septembre dernier, une frange de déplacés est descendue dans la rue pour réclamer les élections du comité directeur. Ces derniers dénonçaient l’incapacité de leurs dirigeants d’acquérir de l’aide pendant plus de sept mois. Bahati Jean, président de ce site s’explique sur cette question. « Sauti ya wahami » l’a contacté.
Sauti ya wahami : Vous êtes chef du camp des déplacés de Muja, le lundi dernier une frange des déplacés de votre camp a manifesté, réclamant l’organisation des élections du comité directoire, avez-vous été au courant de leurs revendications avant qu’ils ne descendent dans la rue ?
Bahati Jean : On était au courant parce qu’on a entendu, tout simplement, les autres qui disaient qu’il y a des personnes qui sont parties en quittant le site, pour aller revendiquer les élections et aussi revendiquer qu’ils ne reçoivent rien dans le site, mais on n’était pas au courant bien avant le jour qu’ils sont descendus dans la rue.
Sauti ya wahami : Quatre candidats déplacés avaient été affichés, où en est-on avec ce processus des élections ?
Bahati Jean : Ce n’est pas moi qui organise les élections et je ne peux pas arrêter la CNR pour ces élections. Mais, on attend le processus qu’on avait planifié avec la Commission Nationale pour les Réfugiés, l’administrateur du territoire et le gouverneur de la province. Lorsqu’ils vont finir avec le processus, les élections auront lieu.
Sauti ya wahami : Si ces élections ont lieu, êtes-vous aussi parmi ceux qui ont postulé ?
Bahati Jean : Il y a une chose qui a causé à ce que l’organisation des élections s’arrête. C’est parce qu’ils ont utilisé le système de dire comme quoi, les anciens comités ne doivent pas postuler ce qui avait choqué certaines personnes. Je viens de faire deux ans en train de travailler dans le site, c’est bénévole, je ne reçois rien, aucune chose qui vient du gouvernement ou d’une ONG que je reçois. Moi, lorsqu’on a dit que l’ancien comité ne puisse pas postuler, j’ai été choqué aussi.
Sauti ya wahami : Certains déplacés vous accusent de mal gérer les assistances, comment voyez-vous ces allégations portées contre vous et votre comité ?
Bahati Jean : Voilà que c’est du mensonge parce que moi-même, je n’ai rien comme assistance à donner aux déplacés. Je suis parmi les déplacés. Dans le site, nous avons un problème très grave car les assistances que nous recevons sont des assistances ciblées, alors que ce sont les partenaires eux-mêmes qui font le ciblage. Moi, je n’enregistre pas des bénéficiaires mais, les partenaires eux-mêmes. Lorsqu’ils terminent, ils passent à la aux personnes enregistrées. Ce n’est pas moi ou au comité directeur d’enregistrer, mais ce sont les ONGs qui enregistrent selon leur paquet.
Propos recueillis par Moïse Mukitsama