Nombreux acteurs de la société civile et défenseurs des droits humains s’inquiètent de proportions alarmantes que prend la situation humanitaire des déplacés dans des camps et sites. M. Hervé Nsabimana de l’ONGDH Centre des droits de l’homme et de l’assistance sociale (CODHAS) déplore des pertes en vie humaine, qui sont enregistrées ces derniers jours dans ce milieu de déplacement. Le coordonnateur de l’organisation s’est confié à « Sauti ya wahami ».
Sauti ya wahami : Quelle analyse faites-vous de la situation des déplacés dans des camps ?
Hervé Nsabimana : C’est vraiment inimaginable de voir des personnes qui ont fui, continuer à mourir à la suite des conditions de vie difficiles dans les sites et camps des déplacés où elles sont installées.
Sauti ya wahami : Vous venez d’une mission dans les camps des déplacés, pouvons-nous savoir l’objet de cette descente sur terrain ?
Hervé Nsabimana : Nous avons effectué une mission d’analyse ou d’évaluation de la situation humanitaire des déplacés dans les camps. Nous avons constaté qu’il y a un nombre important de déplacés qui n’ont pas accès à l’aide humanitaire, aux soins de santé… C’est une situation difficile, qui se passe au Nord Kivu.
Sauti ya wahami : Quelle solution pouvez-vous préconiser pour éviter cette situation ?
Hervé Nsabimana : La seule solution pour les déplacés est de rentrer dans leurs villages d’origine. Mais la sécurité dans leurs villages n’est pas assurée. Donc, pour le moment, ce qui doit être fait, le gouvernement congolais doit mobiliser ses partenaires pour mettre fin à cette situation, parce que les déplacés qui meurent, sont venus chercher la paix et la sécurité. Quelqu’un qui est venu chercher la paix et la sécurité, ne doit pas mourir de faim en attendant que le gouvernement trouve une solution.
Sauti ya wahami : Quelle démarche doit adopter le gouvernement pour éviter le chaos observé ces derniers jours ?
Hervé Nsabimana : Une démarche holistique doit être mise sur pied pour qu’au même moment que le gouvernement cherche les moyens pour le retour de la paix dans les villages occupés actuellement, que le gouvernement mette la main dans la poche pour appuyer en assistance humanitaire des vivres et non-vivres aux personnes, qui vivent dans les camps des déplacés.
Propos recueillis par Prince Kakombe