Au lendemain de la rentrée scolaire, plusieurs enfants déplacés sont encore dans la galère. Certains responsables d’écoles publiques et privées dans la ville de Goma et en territoire de Nyiragongo, ont du mal à recevoir ces élèves déplacés démunis, dont la plupart n’ont pas d’écoles dans leurs sites. Monsieur Gentil Karabuka, un des cadres d’enseignement préoccupé par cette impasse, exige qu’une solution urgente soit trouvée pour sauver l’éducation de ces enfants. Il s’est livré à « Sauti ya wahami ».
Sauti ya wahami : À cette rentrée scolaire, vous fustigez que certaines écoles à Goma et à Nyiragongo ne reçoivent pas les enfants déplacés et que cela vous inquiète, vous pouvez nous en parler ?
Gentil Karabuka : Vous trouvez qu’ici à Goma, nous avons des déplacés venus de Rutshuru, Masisi, Nyiragongo à Kibumba, Buhimba et nous sommes juste à la rentrée scolaire. Moi-même comme un cadre de l’enseignement déplacé ici à Goma, nous sommes en train d’observer ces gens dans des difficultés car nous avons découvert et analyser qu’il y a certains préfets, des directeurs dans les écoles à Goma et Nyiragongo qui refusent de recevoir les enfants déplacés. À notre niveau, c’est une inquiétude que nous remarquons parce que la situation persiste et donc, les enfants déplacés doivent étudier comme les autres.
Sauti ya wahami : Est-ce qu’il y a des écoles dans les sites de déplacés ?
Gentil Karabuka : Oui, il ya un système qu’on a mis en place pour qu’il y ait les centres d’encadrement dans les sites des déplacés, mais comprenez que c’est tout le milieu environnant de Nyiragongo qui est entouré par les déplacés. Si on ouvrait un site à Kanyaruchinya, que sera de ceux qui sont à Don Bosco et vice-versa, avec la distance, ça pose problème. Nous sommes en train d’enterrer les enfants qui meurent par des accidents, même s’il y a des écoles, ce n’est pas dans tous les sites. Et d’autres qui vivent dans les familles d’accueil, ils n’ont pas de moyens d’accéder dans ces sites-là. Le paiement aussi, ça, c’est un grand souci.
Sauti ya wahami : Que faire pour donner la chance à ces élèves déplacés ?
Gentil Karabuka : C’est pourquoi, nous demandons aux responsables et gestionnaires d’école, qu’ils aient l’esprit des parents, qu’ils compatissent avec les déplacés en recevant les élèves dans leurs écoles.
Propos recueillis par Moïse Ushindi