Les populations retournées du sud du territoire de Lubero peinent à subvenir à leurs besoins et ce, malgré la reprise de leurs activités socio-économiques et agricoles dans ces zones encore sous contrôle du Mouvement du 23 mars (M23).
« J’étais obligé de quitter la zone suite à la situation sécuritaire qui est chaotique dans la région. Je suis retourné car là où j’étais parti, ce n’était pas chez nous. Il y a eu aussi beaucoup de problèmes, de difficultés auxquels je faisais face. Et aussi, lorsqu’on est loin de sa famille, de ses amis, on a des difficultés. Même des crédits téléphoniques deviennent difficiles à trouver. Loin de là, en tant qu’enseignant, je devais retourner reprendre mon travail quoi qu’il en soit », confie Volonté Kambale (Ndlr : Nom d’emprunt), récemment revenu de déplacement.
Les agriculteurs ont néanmoins relancé leurs activités champêtres, malgré une psychose qui règne dans ces zones. « J’avais quitté cette entité car j’avais peur de la guerre qui s’aggravait de plus en plus. Mais dans ma cachette, c’était la même chose. Là-bas, chaque soir, nous devions quitter nos maisons pour nous cacher en brousse. À cause de cela, j’ai décidé de retourner ici. J’essaie de reprendre mes travaux champêtres », a expliqué l’un des agriculteurs.
Ces retournés n’attendent que le retour de la paix pour travailler sans aucune crainte : « Que le gouvernement ait pitié de nous. La paix est tout ce que nous voulons pour que nous soyons encore stables. Les nouvelles de la guerre nous font peur ».
D’autres commerçants à Kanyabayonga, Kayna, Kirumba et environs se plaignent du manque de clientèle. La route nationale numéro 2 étant moins fréquentée, la misère prend le monopole dans la zone.
Ghislain Ramazani