Le 12 août de chaque année est la journée internationale de la jeunesse. Dans un contexte de guerre, cette journée a été célébrée à Goma sous le thème local : « Je suis jeune congolais, je m’engage dans la restauration de la paix et la sécurité durables pour garantir le développement en RDC ».
Le Président du Comité territorial de la jeunesse de Rutshuru dresse un bilan sombre de la vie des jeunes déplacés, vivant dans les camps. Patient Twizere appelle à l’action pour sauver toute une génération.
Sauti ya wahami : Monsieur Patient Twizere, Bonjour.
Patient Twizere : Bonjour monsieur le journaliste.
Sauti ya wahami : Vous êtes le Président du CTJ, Conseil territorial de la jeunesse. Aujourd’hui 12 août, vous célébrez la journée internationale de la jeunesse, sous quel thème ? Avez-vous fêté cette journée pour le choix de ce thème ?
Patient Twizere : Pour nous les jeunes, cette journée doit être une journée d’éveil patriotique parce qu’avec cette guerre, ce sont des jeunes qui sont à la fois victimes et acteurs. Pour dire que pour que cette guerre finisse, il faut que chaque jeune puisse être un vecteur de la paix comme nous l’avions signifié dans notre thème local : « Je suis jeune, je m’engage pour la restauration de la paix durable en RDC », surtout dans sa parte Est qui est menacée, c’est-à-dire que nous les jeunes, nous ne devons pas rester bras croisés. C’est pourquoi, c’était une occasion pour nous d’éveiller la jeunesse d’être des acteurs de la paix mais également, nous avons profité de demander à la jeunesse de ne pas céder à la manipulation de l’ennemi et le discours de haine.
Sauti ya wahami : Mais quelle est la situation des jeunes déplacés vivant dans et en dehors des camps ?
Patient Twizere : Nous recevons tous les jours les demandes des jeunes, qui nous demandent de faire les plaidoyers, parce que si vous faites le monitoring, vous allez trouver ces jeunes qui se comportent très mal. Ils commencent à s’adonner à l’alcool, des filles se lancent dans la sexualité, certaines filles grosses ne savent même pas identifier les pères de leurs enfants. Il y a aussi des mariages précoces et non désirés, parce que les jeunes ne sont pas encadrés.
Sauti ya wahami : Que recommandez-vous pour sauver cette génération de la jeunesse en péril, et quel message adressez-vous aux jeunes déplacés ?
Patient Twizere : Je profite de votre micro pour lancer un plaidoyer en faveur des jeunes déplacés qui traversent les situations précaires. C’est pourquoi, nous profitons pour demander à tous les partenaires de penser à cette jeunesse, qui est l’avenir de demain car s’ils ne le sont pas encore, ils constituent un problème pour la nation.
Propos recueillis par Asifiwe Bakunzi