Goma : la proximité des cimetières à des graves conséquences psychologiques sur les déplacés

La proximité des cimetières des camps des déplacés autour de la ville de Goma, a d’énormes conséquences sur la psychologie de ces personnes, qui se remémorent les leurs qui sont partis dans l’au-delà tant pendant la guerre que suite à des maladies.

Certains d’entre eux renseignent que ces tombes leur font penser à leurs amis, familles et connaissances qui ont perdu la vie d’une manière ou d’une autre.

Bahati Kazozo Dieudonné, psychologue clinicien à « Un jour nouveau » (une ASBL) craint que cette proximité provoque des troubles tant chez les adultes et surtout auprès des enfants, déjà exposés à des traumatismes liés à la guerre.

« Les déplacés, premièrement, sont des personnes qui ont fui la guerre et la guerre étant un événement potentiellement traumatique, probablement, un enfant ou un adulte qui a vu des gens mourir, enterrer, vous le mettez encore près des cimetières, cela peut enclencher des troubles », s’alarme le psychoclinicien.

Parmi les signes qui témoignent ces troubles. « La peur ; on parle aussi de la réviviscence, c’est-à-dire, il revoit l’événement comme si ça se passait immédiatement. Et donc, à tout moment que l’enfant ou la personne verra la croix ou la tombe, ça va le ramener toujours à sa situation et cela peut engendrer beaucoup de crises et les mauvais rêves qu’on appelle les cauchemars », craint-il.

Une situation à des conséquences fâcheuses…

« Elles se manifestent notamment par l’agressivité, l’évitement, la peur, l’anxiété et même si l’enfant est amené à l’école, il peut ne pas réussir, pas parce qu’il n’est pas intelligent, mais parce qu’il revoit et revoit sa situation et à cela il peut même développer certaines maladies et sur le plan social, il peut devenir un danger parce que dans sa tête, ce n’est pas lui et devenir un bourreau de demain ou alors, il ne saura pas initier de lui-même des actions. Il ne saura plus rien faire dans sa vie », indique Bahati Kazozo.

Pour éviter cette situation, des psychologues plaident pour la délocalisation des camps et sites de déplacés se trouvant près des cimetières, vers des nouveaux endroits pour protéger toutes ces personnes et surtout des enfants face aux dangers qui guettent la société.

Djeff Bulonvu

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