Des parents déplacés continuent à assumer leur rôle de « parent », malgré des contraintes liées au déplacement. Ils l’ont fait savoir à l’occasion de la célébration de la journée dédiée aux parents vivants ou morts en République démocratique du Congo, commémorée le 1er août.
Certains que la synergie « Sauti ya wahami » a rencontrés, par exemple dans le site de Don Bosco Ngangi, affirment faire le minimum pour subvenir aux besoins primaires de leurs familles. « J’achète dix petites mesures de haricots que je revend. Avec un petit profit les enfants ne peuvent pas dormir affamés », laisse entendre une femme déplacée. À côté d’elle, une autre qui renseigne vivre seule avec ses deux enfants. Elle se réfugie dans le Parc national des Virunga pour trouver de quoi mettre sous la dent : « J’ai deux enfants. Je n’ai plus de mari. Suis seule. Je vais à la recherche des bois dans le parc. J’y gagne 5 000 francs qui m’aident à subvenir aux besoins des enfants ».
Si ce geste est jugé « minime » par ces parents, c’est « l’héroïsme » qui est vanté par les enfants. Patrick Hakiza, l’un des enfants que nous avons interrogés, remercie le Ciel pour ses géniteurs. « Papa et maman ont bien fait d’exister, car ils font tout pour moi », se réjouit-il.
Les orphelins déplacés qui ont perdu leurs parents durant cette période interminable de guerre, ont témoigné de leur amour pour leurs regrettés. Pascaline, étant l’une d’eux porte à cœur les siens. « Maman, je t’aime. Papa, je t’aime. Reposez-vous en paix », s’attriste l’orpheline.
Il sied de signaler qu’au total, plus de 2,67 millions de personnes sont déplacées au Nord-Kivu, selon la mise à jour de la Commission mouvement de population (CMP) du 29 février 2024. La majeure partie de ces sinistrés sont des parents.
Prosper Buhuru