Pendant cette période des crises liées à la guerre, plusieurs rumeurs circulent sur les réseaux sociaux et sur la vie des déplacés dans des camps et sites. Cette circulation des nouvelles crée plusieurs psychoses et des fausses informations gagnent le terrain. Pour lutter contre la propagation des fausses informations et préserver la vie paisible de la population déplacée, Cosmas Mungazi Kakola, enseignant d’université et expert en communication trace les directives à prendre. Il s’est livré à « Sauti ya Wahami ».
Sauti ya Wahami : Vous êtes expert en communication et enseignant du secteur, dites-nous, c’est quoi une rumeur et quelles sont ses conséquences à l’endroit des déplacés qui vivent dans des camps et sites à Goma et ailleurs ?
Cosmas : La rumeur, si nous pouvons la définir d’une manière très synthétique, c’est une information qui n’a comme source la nature. C’est-à-dire, une information qui n’a pas de source précise. Lorsque le monde vivait dans l’oralité, le média qui existait là, c’est la rumeur et à tout bout de champ, on disait qu’est-ce qu’on a dit là-bas, sans connaître la personne qui a donné l’information. C’est ce qu’on pouvait considérer comme une rumeur.
Sauti ya Wahami : Quelle attitude doivent prendre les déplacés lorsqu’ils font face à des rumeurs ?
Cosmas : Les déplacés de guerre, ce sont des personnes qui sont affectées par la situation qu’ils traversent. Ces personnes-là n’ont pas une psychologie stable. Ce sont des personnes qui sont frustrées, qui ont abandonné leurs milieux de vie et qui vivent dans des situations inhumaines souvent. Les gens qui sont dans cette situation, sont vraiment des victimes des rumeurs parce qu’ils croient à tout ce qui se passe. Ils croient que tout ce qui se dit peut être vrai. Les comportements qu’ils doivent effectivement prendre actuellement, c’est de ne pas croire à toute information qui circule. Il faut vérifier effectivement qui a publié cette information. Il faut vérifier plus ou moins auprès de trois personnes. C’est la technique qu’il faut faire pour détecter si l’information est vraie ou fausse et c’est le comportement que les déplacés devaient adopter.
Sauti ya Wahami : Quelles recommandations donnez-vous à tout le monde qui publie sur des réseaux sociaux et par d’autres canaux, des fausses informations qui font peur aux déplacés ?
Cosmas : Nous pouvons leur dire de cesser à augmenter les traumas sur la population qui est frappée par la guerre. Avec cette liberté des réseaux sociaux, quelqu’un peut être hors du pays ou de la région et écrire des histoires du front et pourtant, il n’est pas ici mais du moins, ceux qui auront la chance de nous suivre, qu’ils cessent ce comportement-là. La bonne chose, c’est de leur donner une information qui peut encore leur donner la chance, parce que ce les fausses informations peuvent pousser les personnes déplacées à tomber malade.
Propos réceuillis par Emile Banyurwa