Des personnes déplacées ayant perdu leurs cartes d’électeurs sont de plus en plus victimes des cas de justice populaire enregistrés ces derniers jours au nord du territoire de Lubero, en province du Nord-Kivu.
Grâce Mumbere, l’une de ces personnes déplacées interrogées ce lundi 15 juillet par la synergie « Sauti ya wahami », craint que des confusions soient commises par les auteurs de cet acte et que des civils innocents perdent la vie de suite de ne pas détenir une carte d’électeurs. « Je crains qu’on ait des cas de justice populaire contre les innocents et qui sont des vrais congolais », s’attriste-t-il.
À l’en croire, d’autres déplacés n’ont simplement pas eu la chance de se faire enrôler, en raison des hostilités qui se rapprochaient de leurs entités.
« Pendant une période de guerre comme celle-ci, on peut perdre ses pièces d’identité sans le savoir. Surtout fuyant sous la pression, il y en a qui n’ont pas eu l’occasion de se faire enrôler dans la plupart des cas », renseigne Grâce Mumbere.
Celui-ci rapporte que certains déplacés ont même peur de faire des mouvements et des voyages, craignant de se faire tabasser parce qu’ils n’ont pas des pièces justificatives de leur nationalité. Durant la journée, il renseigne qu’ils se promènent en groupe, permettant à ceux qui n’ont pas des cartes de circuler.
« Quand on reconnaît ne pas détenir des pièces d’identité, on a toujours peur parce qu’on craint d’être tabassé, d’être mis aux arrêts faute de n’avoir pas des pièces. Pendant le jour, on n’a pas assez de difficultés parce que nous nous promenons en groupe. On s’imagine que si on peut être menacé, les amis peuvent intervenir pour défendre. Cependant, pendant les heures nocturnes, c’est là qu’on éprouve des difficultés car sans cela, on peut être tabassé et mourir par la suite », explique-t-il.
Grâce Mumbere félicite le groupe de vigilance créé dans le territoire de Lubero. Néanmoins, il invite à plus de responsabilités durant des heures des opérations pour ne pas confondre les populations et les ennemis de la paix.
David Mayani