La suspension des activités humanitaires dans le sud de Lubero présente d’énormes doutes. Certaines familles d’accueil se lamentent déjà de cette situation, craignant des risques que courent de nombreuses familles déplacées.
Kavira Makembe, un des responsables de ces familles d’accueil était déjà enregistré parmi les personnes qui recevront de l’assistance humanitaire lors de la prochaine distribution et malheureusement, tout s’écroule.
« Nous avons reçu des déplacés dans nos ménages. Vous avez des enfants et vous accueillez un parent qui a des enfants. Ce n’est pas vraiment facile de subvenir aux besoins de deux ou trois familles quand on le pouvait pour une seule famille. La guerre nous appauvrit. Nous ne nous rassasions pas. Nous n’apaisons que la faim. Que cette guerre se termine pour que chacun retourne chez soi », se lamente ce père de famille, qui a accueilli deux autres familles de 11 personnes.
Kavira Buruma Clarisse accueille, elle aussi 4 ménages chez elle. Pour elle, la présence des humanitaires aident à tenir tant soit peu avec ces nouveaux venus. « J’ai constaté que c’est très dur. Nous souffrons beaucoup. La famine nous ravage. Que le gouvernement nous distribue de l’aide humanitaire et que la paix revienne en RDC. Nous avons déjà souffert », plaide-t-elle.
Pour la société civile de Lubero, la trêve humanitaire négociée par les États-Unis d’Amérique entre les Forces armées de la République démocratique du Congo et les rebelles du M23 soutenus par le Rwanda dans la guerre d’agression pourra permettre le retour des organisations humanitaires et ainsi, reprendre la distribution.
Ghislain Ramazani