Avec l’avancée du Mouvement du 23 mars (M23) dans le sud du territoire de Lubero au Nord-Kivu, des familles et particulièrement des femmes enceintes et des enfants, ont été contraints de parcourir des kilomètres pour trouver un asile. Parmi ces nombreuses femmes, Kahindo (Ndlr, nom d’emprunt pour sa sécurité) une trentaine révolue est partie de Kikuvo, une entité située à plus de 10 kilomètres de la cité de Kirumba lors de l’avancée du M23.
Ce jour-là, elle assiste à la mort de son beau-frère, tombé sous des éclats des bombes. Tourmentée, elle se trouve une cachette avant de poursuivre son chemin vers l’asile consolateur.
« Pendant l’attaque, nous étions avec mon beau-frère qui est mort des éclats d’une bombe. J’ai sauté son cadavre pour chercher une cachette, malgré mon état de santé. Je vis avec des traumatismes et le déplacement récurrent, qui impactent négativement sur ma grossesse », s’est exprimée cette femme déplacée, pleine de larmes aux yeux.
Et comme le malheur ne vient jamais seul, Kahindo a aujourd’hui du mal à se trouver des soins appropriés pour mener sa grossesse à terme. « Ici, les soins de santé posent problème. Je ne sais pas comment je mettrai au monde. Je n’ai rien sur moi, j’ai tout laissé pendant l’attaque. Je demande aux dirigeants de nous venir en aide, nous les femmes enceintes pendant ce moment, même avec la maternité gratuite », dit-elle.
Ce cas n’est que l’un parmi nombreux. Plusieurs femmes déplacées enceintes peinent à mener une vie décente, qui prend en compte leur état de vulnérabilité, surtout dans des camps et sites des déplacés éparpillés en province du Nord-Kivu.
Jonas Kitambala