Des habitants de Kanyabayonga, Kayna et Kirumba déplorent le manque d’accès à l’information de proximité, depuis l’arrivée du Mouvement du 23 mars (M23) dans la zone. Cette révélation a été faite en marge de la journée internationale d’accès à l’information, célébrée le 28 septembre.
« Nous n’accédons plus à l’information de proximité parce que les communications sont coupées, certaines radios ont fermé et les signaux sont brouillés. Nous sommes déconnectés de ce qui nous entoure. Les radios qui tentent d’émettre, ne font que des relais et rien qui passe ne nous intéresse. J’ai perdu mon poste récepteur pendant la guerre. Je ne sais plus suivre les informations. J’ai appris que les radios ici ne jouent que de la musique à longueur des journées », se sont plaints des habitants du sud du territoire de Lubero.
Ces témoignages corroborent le rapport de l’union nationale de la presse du Congo (UNPC) sous-section de Lubero, qui parle d’un paysage médiatique muselé depuis que les M23 investissent la zone.
« Depuis que ces zones sont occupées par le M23, les radios sont en difficultés de produire même un journal, étant donné que les journalistes eux-mêmes ne savent plus travailler. Les radios préfèrent relayer les chaînes nationales et internationales, diminuant ainsi le goût de les suivre par la population locale. Les journalistes sont en danger car ceux qui essaient même d’informer via d’autres canaux sont poursuivis », s’inquiète Jean Maliro, président de l’UNPC dans la zone.
L’UNPC sous-section de Lubero, alerte ainsi l’opinion tant nationale qu’internationale sur la nécessité de restaurer la paix dans cette partie du Nord-Kivu, afin de permettre aux journalistes et aux radios de travailler dans toute indépendance.
Shahuku Musumba